Bonjour à tous
Le 24 avril 1988 était un mercredi. La voisine de Nina – elle était très loin de s’appeler Sharon, ni même de connaître le prénom Sharon – invitait Nina et sa maman à regarder les chatons qui venaient de naître, le « papa » étant très certainement Scat Cat, leur chat. La maman de Nina eu un choc en voyant un des deux chats, c’était exactement la couleur de chat qu’elle recherchait depuis la disparition d’un de ses chats, sept ans plus tôt. Elle retiendrait ce chaton, et sa soeur fut confiée à une des cousines de Nina.
Cette petite chatonne, je ne dirai pas son nom, parce que Sharon a toujours dit que son nom ne serait jamais écrit ni ici, ni nulle part. Elle fut « celle qui en revient », celle qui, âgée de quatre ans, a disparu pendant cinq semaines, est revenue délestée de trois kilos – elle en pesait cinq à son départ. Son retour en 1992 fut l’un des plus beaux jours de la vie de Nina.
Cette grande chatte fut l’une des première patientes du docteur B***. Renversée par une voiture quand elle n’avait que quelques mois, elle eut le bassin fracturé – et s’en remit. Elle ne retrouva jamais la sensibilité de sa queue mais franchement, on s’en moque. Son fils, c’était Fidélio, premier du nom, un autre chat marquant. Son petit fils, c’était Lorient, premier du nom aussi. Son dossier médical était fort long, je suis la seule à l’avoir battu à ce jour, et j’espère rester imbattable (quand je parle de « dossier médical », je ne parle pas de visites de routine, de contrôle, non, je parle de maladies, opérations… ». Quand elle fut stérilisée, elle resta trois jours entre la vie et la mort, et l’acharnement du docteur B*** la sauva – elle survécu douze ans à l’intervention, se coller l’utérus aux intestins, ce n’est pas banal.
Nous sommes marquantes : il arrive à Sharon de m’appeler comme elle.
Sur ce, je vous laisse, après cet hommage, je mérite une bonne sieste.