Aujourd’hui, nous sommes le premier avril, jour traditionnel des poissons. Je profite donc pour poster un petit texte nommé « La démission de madame Cobert ».
Chers louveteaux
je démissionne. Oui, je sais, c’est court, c’est bref, mais, au moins, c’est immédiatement compréhensible. Pour ceux qui éprouveraient encore des difficultés de compréhension après cette phrase réduite au minimum grammatical, je vais donc développer.
Chers louveteaux, vous ne me verrez pas lundi prochain.
Cela ne sert donc à rien de calculer le taux de probabilité qui fait que vous allez m’avoir ou pas en septembre (pour mémoire, 16,5 % en 6e, 16,5 en 4e et 33 % en 3e).
Ce n’est pas la peine de compter non plus dans combien d’années j’aurai votre petit frère, votre petite soeur, les deux, voire même votre neveu, votre nièce et vos futurs enfants. Je serai partie ailleurs, après douze ans dans ce magnifique pensionnat. Peut-être après mon départ, des petits travaux seront enfin faits dans la salle. Les volets sont coincés (pas seulement les miens), le tableau gondole et menace de tomber par terre, certaines tables et chaises ont été lupinement malmenées. Le stock de colle à bois et de vis a été drastiquement diminué.
Ne comptez plus non plus sur moi pour remplacer au pied levé un ou une collègue absent(e). Ni pour accompagner une sortie scolaire. Ni pour en organiser une. Je ne suis pas indispensable, je tiens à le rappeler, puis, il se trouvera bien quelqu’un pour le faire, non ?
Chers louveteaux… regardez bien la date.
Et oui, c’était le 1er avril.
Je compte donc lundi sur vous pour être là avec vos cahiers, vos stylos, et vos devoirs maison correctement rédigés.
Lupinement vôtre
Madame Sharon Cobert.