Impossible de fermer la porte du placard.
Il faudra que je le signale à Percy, lui qui est si tatasse en ce qui concerne les fermetures.
A croire qu’il pense qu’on peut le cambrioler.
Je crois que je vais m’offrir une troisième séance de méditation aujourd’hui.
Ecrire une histoire de fantôme pour ados est une idée idiote à moins de se mettre à réfléchir intensément, commeil a bien fallu que je le fasse.
Qui choisit-on comme fantôme ? Quelqu’un qui est mort centenaire, après une vie bien remplie ? Non, pas vraiment. Quelqu’un qui est mort aux alentours de la quarantaine, ayant un destin inachevé ? Déjà fait par deux auteurs excellents, dixit la nièce de Percy.
– Quel âge a-t-elle ?
– 35 ans, pourquoi ?
– Elle a de drôle de lectures pour son âge.
– Les livres n’ont pas de limite d’âge, Illustre.
Je ne me sentais pas la force de me lancer dans un débat, parce que j’aurai dû admettre qu’il avait raison.
Puis, faire d’un enfant un fantôme… non, sincèrement, je ne peux pas. Même si le taux de mortalité infantile était très fort dans le passé. L’idée d’un petit garçon ou d’une petite fille condamné(e) à errer, sans façon. C’est moi qui vais devoir l’écrire cette histoire, passer mes jours et mes nuits avec elle, la relire une bonne vingtaine de fois de manière à en être satisfait – ou pas. Autant ne pas choisir un fantôme dont la destinée me tourmenterait excessivement.