
Les mots à insérer sont tendresse, peau, solidarité, incompréhension, mosaïque, regard, amour, handicap, souffrir, tolérance, dispute, similitude, solitude, séparation, complémentaire, richesse, éloignement, étranger, égal, déranger, combattre, hagard, herbage, horrifiant.
Il était une fois, dans le beau pays de Commissariat, un chevalier qui se nommait Guillaume. [Ben quoi, j’ai le droit d’appeler mon chevalier, comme toi, franchement Guillaume, t’es pénible comme frère]. Il combattait tout ceux qui s’attaquaient aux faibles ou aux forts qui avaient un coup de mou ou un coup dans le nez. Il ne souffrait pas l’injustice !
Un jour, il rencontra l’amour. D’un regard, il sut qu’elle était LA femme de sa vie. Par contre, elle n’a rien capté, pire qu’une antenne télé débranchée, et elle s’unit avec le premier couillon venu …. Hagard, le chevalier est retourné à sa solitude.
Hein ? Il n’était pas seul puisqu’il avait son cheval ? Nan, pas un cheval, une jument ! Même qu’entre deux missions où il risque sa peau, elle se reposait dans son herbage, devant lequel il y a un panneau : «ne pas déranger, jument horrifiante ».
Un jour [quoi ? Je l’ai déjà dit ? C’est volontaire ! La similitude doit interpeler le public – même s’il n’est pas nombreux. ], un héraut fit une proclamation solennelle : tous les chevaliers du pays, tous les chevaliers étrangers étaient attendus au palais. Guillaume s’y rendit, sur le dos de Justice, sa jument, qui n’allait pas vite. [La justice, cela ne va jamais vite, c’est pas toi qui me diras le contraire ! ]
La fille du roi avait été enlevée ! Une rançon était demandée ! Le roi se refusait à la payer ! Il aimait sa fille [Quoi, mon œil ? Nan mais, attends la suite de mon histoire ! ] mais il ne voulait pas dépenser ses richesses, par solidarité avec les pauvres du pays qui n’avaient ni pains au chocolat, ni jus de fruit, ni retraite complémentaire pour vivre décemment ! Donc, les chevaliers étaient priés d’aller se faire trouer l’armure pour récupérer la donzelle.
Ils refusèrent, parce que la lettre précisait qu’elle était gardée par une dragonne. Pour le roi, c’était l’incompréhension.
– Cela vous est égal de laisser MA fille en détresse ?
– Euh… franchement, oui. Et si tu ne veux pas payer la rançon, comment nous récompenseras-tu ?
Le roi n’y avait pas songé, croyant encore que tous les chevaliers travaillaient pour la gloire (qui ne coûte rien). Guillaume s’avança et dit :
– J’y vais.
Pas besoin de longs discours, paf ! L’efficacité avant tout.
La séparation avec ses collègues fut pleine de tendresse. Le roi te donnera rien ! lui dirent-ils ! Lui savait :
– que l’éloignement lui ferait du bien.
– que l’espérance de vie de la princesse, avec un dragon, n’était pas grande.
– avec une dragonne, elle était encore plus courte, surtout si la princesse critiquait les mosaïques qui ornaient sa grotte, ou se lançait dans une dispute sur un sujet très quelconque.
Il prit la route, avec un handicap certain : la lenteur de Justice, qui en plus avait mangé beaucoup de carottes. Il avait à ses côtés son bouclier Médico, et son épée Légal pour poursuivre sa quête.
Nan, mais la suite, je la raconterai plus tard. Tu vois pas que Victoria dort ? C’était le but, non ? »
Guillaume coupa l’enregistrement. Juliette avait les larmes aux yeux. Depuis quinze jours, il avait tout tenté pour qu’elle retrouve la mémoire, en vain. En dernier recours, il lui avait fait écouter le conte qu’elle avait écrit et lu pour Victoria, la fille de Guillaume. Pour la première fois depuis quinze jours, il savait qu’enfin Juliette était revenue pour de bon.