et les vaches seront bien gardées ! C’est en substance ce que répondit Percy à son ex-gendre quand celui-ci eut l’aplomb, l’outrecuidance et la bêtise abyssale de lui téléphoner. James ne comprenait pas pourquoi il n’acceptait pas cette main tendue ! Il se privait d’une relation humaine d’une rare richesse.
Percy, qui gribouillait sur son bloc-note se demandait ce que James avait bien pu fumer ! Ou inhaler. Ou avaler. Entendant bien que Percy ne céderait pas (il n’allait tout de même pas se rendre en France alors que sa soeur et son détesté beau-frère venaient samedi prochain), James lui dit qu’il pourrait demander conseils à ses cousins Georges, Hepzibah, Philippe et Alexandre de Carduel : eux aussi avaient des problèmes de douve.
(Note : vous avez complètement oublié qui sont les Carduel ? Percy aussi ! Il avait beau chercher, rien !). Il interrompit alors la logorrhée signée James de Vaudreuilly par la phrase qui sert de titre à cet article. Il prit congé le plus poliment qu’il put, c’est à dire sans trop grogner, et raccrocha.
– Ce n’est pas très gentil ce que vous avez fait là !
– Mon cher illustre écrivain, je n’épiloguerai pas sur le fait qu’écouter les conversations des autres par la fenêtre ouverte, cela ne « se fait trop pas », comme le dit ma petite-fille Réséda. Je vous répondrai simplement que je garde un souvenir ému du premier mariage de James, et de la bagarre généralisée qui s’en est suivie. (Pour plus de détails, relire : le mariage d’Elinor et James, suite et fin). Je plains sincèrement la mère de James, si elle est obligée de revivre une seconde fois ce qu’elle a vécu ce jour-là mais même pour la soutenir, non, je n’irai pas. J’ajoute que je n’ai pas l’honneur de connaître la future mariée, mais que j’ai été accusé de tentative de meurtre sur sa personne, puis assommé et très mal ligoté par mon ex-gendre. Un souvenir cuisant, je puis vous le dire. Si vous souhaitez vous y rendre, je ne vous en empêche pas ! Et vous nous ferez un reportage ! cria Percy en direction de l’illustre écrivain qui partait faire sa valise.