journal d’une louvetelle garou

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En direct du pensionnat des louveteaux

Publié 5 août 2020 par Sharon et Nunzi

Cela faisait longtemps qu’il n’y avait pas eu d’écriture. Voici donc un texte issu du journal des louveteaux garous.

Cher journal
Non mais, tout va bien.
Il n’y a vraiment pas de quoi en faire un fromage.
Que le pensionnat tombe en lambeaux, on était au courant.
On faisait seulement semblant de ne pas être au courant.
Un bon coup de peinture à chaque grandes vacances, et hop ! le tour était joué.
On en oublie les murs creux, les plateaux des tables qui tombent par terre, les fenêtres qui ne ferment pas très bien, les volets qui ne s’ouvrent pas très bien. Nous avons la chance que le toit ne fuit pas, parce qu’il a été réparé au printemps dernier.
Le plafond qui est tombé au beau milieu d’un cours ? Plus de peur que de mal, c’était un faux plafond.
Les deux fours en panne à la cantine ?
On mangera cru, nous ne sommes pas difficiles.
Le cousin de madame Cobert qui en a marre de nous encadrer pendant les sorties scolaires ?
Il s’y fera. Ou nous nous y ferons. On verra bien.
« Je n’ai pas mis tout en œuvre pour terminer mon cursus scolaire le plus vite possible pour me retrouver enfermé dans des salles de classe, et pourtant, c’est ce que je fais. » nous a-t-il dit.
Il exagère. Il n’est enfermé avec nous que le temps de faire l’appel, de collecter nos autorisations de sortie, de vérifier que nous avions nos pique-nique, nos mouchoirs et nos doudous.
Bref, nous nageons dans le bonheur.
Oui, nous avons encore été inondés.
Ce sont des choses qui nous arrivent.

Anatole Sganou, qui ne sait plus trop en quelle classe il est.

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Journal d’une louvetelle garou – octobre 2015 – III e partie

Publié 27 octobre 2015 par Sharon et Nunzi

Non, je ne m’ennuie pas parce que ce sont les vacances. Je m’ennuie parce qu’un camp de vacances a été ouvert au pensionnat et que mes parents n’ont pas jugé utile de nous y envoyer, moi et mes soeurs.
– Contrairement à certains parents, nous savons faire face aux débordements de nos rejetons.Et ne vous avisez pas de manger les rideaux ou de griffer le mur, nous saurions très bien que vous en faites exprès, avait dit maman.
Heureusement, je correspond avec mon amie Blanche-Fleur. Non, elle n’est pas au pensionnat, mais sa petite sœur y est et lui envoie très régulièrement des messages. Je sais ainsi qu’ils ont fait un concours de poésie, qu’ils ont visité le musée de l’histoire lupine, dédié à un certain Arsène, et aussi qu’ils ont dormi en forêt. Monsieur Catarel a hurlé, quand, au petit matin, il a constaté que des louveteaux étaient entrés dans leur tente et y avaient dormi, roulés en boule.

-N’exagérez pas, ils sont couchés à dix bons centimètres de nous. C’est juste l’esprit de meute. Je suis sûr que nos collègues sont dans le même cas.

Grâce à Iseult, je sais donc qu’une grande manifestation était organisée aujourd’hui, pour défendre l’image des louves dans les médias. Avec la bénédiction de nos parents, mes soeurs et nous nous y sommes rendues. Nous étions plus de vingt milles louves, sans compter les loupiotes* ! J’ai tout de suite identifié monsieur Catarel : il hurlait en gesticulant (ou gesticulait en hurlant, cela dépend du point de vue).
-Mais, mais…. ils manifestent !
– Elles manifestent, pour des revendications légitimes. Et ne vous plaigniez pas : elles pourraient manifester pour avoir des frites tous les jours à la cantine, ce serait bien pire, précisa Gaël de Nanterry en lui donnant une grande claque sur l’épaule.
Catarel a pâli. Je suis certaine qu’un jour, nous verrons notre principal révéler le loup garou qui est en lui. Il n’est pas le fils du premier lieutenant de notre alpha pour rien !
Nos revendications, les voici :
– ras-le-bol de voir des loups en peluche ! Interdisons cette atteinte à notre dignité. Stop aux produits dérivés !
– assez de crocolou et autres petits loups ! Quitte à raconter des histoires de loup, autant présenter aussi des louves, et jolies, merci !
– à bas les livres et les films qui montrent que les compagnes de loup garou sont uniquement soumises – voir transformées en chair à pâtée par leur cher et tendre loup loup. Montrons dans la littérature les louves telles qu’elles sont réellement. Il n’y a pas assez de Mercy Thompson – et encore, c’est une coyote.
Oui, notre manifestation pacifique a fait du bruit, et c’est tant mieux Nous sommes une génération qui ne veut plus vivre avec des stéréotypes !

Gentiane Du Coussinet Tordu et ses soeurs.

*loupiotes : louvetelle de moins de dix ans.

Les plumes d’Asphodèle – le retour !

Publié 24 octobre 2015 par Sharon et Nunzi

Je ne pouvais pas ne pas participer aux plumes pour le retour d’Asphodèle! Voici mon texte. Les mots à placer étaient : Frissonner, vide, humeur, plume, embellir, enfin, sommeil, drogué, impasse, poésie, torture, plénitude, trop-plein, youpi, énergie, absence, temps, dénuement, bol, idée, déchirement, bus, besoin, rationner, abandonné.

-Ohé, ohé, capitaine abandonné !

-Je ne la supporte plus cette chanson !

-Courage, cela ne fait que 24 fois que les louveteaux la chantent ! Dès qu’ils auront évacué leur trop-plein d’énergie, ils tomberont dans les bras de Morphée.

-Encore un copain à vous ! Et ne me dites pas que tout cela, c’est de ma faute, je-suis-au-courant.

Le nouveau professeur d’EPS du pensionnat des louveteaux s’enroula dans son sac de couchage, frissonnant, tandis que Gaël de Nanterry, directeur du pensionnat, veillait. Les cinquante louveteaux n’avaient pas sommeil !

Mais reprenons depuis le début. Les louveteaux étaient partis en vacances de mauvaise humeur – si, si. Pas de véritable course d’orientation, pas de visite culturelle, rien. Pas de bol, certains d’entre eux avaient fait passer de mauvais moments à leurs parents qui, pourtant, en avaient vu d’autres. Avec déchirement, ils avaient saisi leur plus belle plume (arraché à un aigle lors d’un combat singulier) et avaient demandé … d’ouvrir une colonie de vacances pour louveteaux. L’établissement ne semblait-il pas bien vide ?

-Ben voyons, avait dit le nouveau professeur d’EPS (c’est un peu long, je vous l’accorde… en fait, il se nomme Catarel). Et pourquoi pas un pensionnat ouvert, avec activité culturelle le matin, et sortie sportive l’après-midi ?

-Excellente idée ! avait dit Gaël de Nanterry.

-Youpi ! avaient répondu de leur côté les louveteaux sélectionnés.

Gaël s’ était porté volontaire pour accompagner la sortie. Il était accompagné par monsieur Trukenski et madame Cobert, ainsi que par monsieur Catarel et, pour la nuit, le professeur vampire de musique préféré.

-Tous dans le bus !

Pendant la route, madame Cobert avait organisé un concours de poésie et avait invité Catarel à participer – une torture !

-Je ne veux pas embellir la réalité, avait dit monsieur Trukenski. Si nous parvenons à faire enfin une sortie sans panne, sans accident de toute sorte (il en dressa la liste, je vous l’épargne), je ressentirai une profonde plénitude !

Catarel avait pâli.

Mis à part une erreur d’itinéraire (une toute petite impasse), une absence de catastrophe fut à noter. La visite du musée consacré à l’histoire lupine, formidable. Le pique-nique dans la prairie par beau temps, génial. La randonnée en forêt où les forces ne furent pas rationnées, inoubliable. Restait la nuit autour du feu de camp, et le prof de musique qui eut l’idée géniale de chanter « comme les scouts, dans le dénuement le plus complet, avec seulement ma guitare pour vous accompagner ».

-Il est drogué ou quoi, le prof de musique? avait demandé Catarel, alors qu’ils entonnaient tous en cœur En rouge et noir, pour la dixième fois (oui, ils avaient changé de chanson).

-Il vous a entendu, commenta Gaël. Heureusement, il n’a pas les crocs.

Il laissa Catarel méditer cette phrase.

Journal d’une louvetelle garou – 2, deuxième partie

Publié 19 octobre 2015 par Sharon et Nunzi

Course d’orientation avant les vacances. Notre nouveau professeur d’EPS (un non-lupin !) a eu cette idée géniale. J’ai pourtant clairement entendu monsieur Trukensky lui dire que c’était une mauvaise idée, une très mauvaise.
– Primo, ils ne vont penser qu’aux vacances. Deuxio, il y a des frites à la cantine ce midi, quasiment à volonté. Je suis sûr que certains élèves dont j’aurai la gentillesse de taire le nom vont en manger une dizaine.
– Ah, une dizaine de frites ?
– Non,une dizaine d’assiettes. Les louveteaux sont un fléau pour les patates.
Je tairai chastement le nom de mes camarades de classe qui se sont ainsi goinfrés. Surtout qu’on pouvait très facilement les voir, assis à côté de la piste de course, en train de digérer, sous les exhortations virulentes de notre nouveau professeur d’EPS (il faudra tout de même que je retienne son nom un jour).
Alors que je courais lentement (il ne faut pas exagérer tout de même), je vis Anatole Sganou passer en trombe devant moi, ce qui fit taire un temps notre prof. Il faut dire qu’il était poursuivi par une tornade chevelue (la barrette qui tentait de comprimer la liberté capillaire de ses tifs ayant abandonné sur forfait blessure). Iseult Marengo, ma copine, courait après Anatole pour lui mordre tout partie de son corps qu’elle parviendrait à mordre – vaste programme.
– Mais pas du tout ! dit Iseult dans le bureau du directeur, dans lequel je l’accompagnais en temps qu’amie, délégué et secouriste. Je voulais simplement le dissuader de convaincre son petit frère pas encore né de sortir avec ma soeur qui naitra en décembre. Il a osé me répondre que ce n’était ni son problème ni le mien. Du coup, j’ai eu envie de le fusituler, je me suis contentée de le mordre !
Notre principal acquiesça, preuve qu’il avait compris ce qu’elle voulait dire.
– Iseult, si l’on fusitulait tout le monde, notre meute serait décimée, et tu n’en as pas envie. Alors même si Enguerrand Sganou voulait devenir le petit ami d’Ermengarde d’ici une quinzaine d’années, dis-toi que cela serait toujours mieux que de le voir fréquenter …. un loup de la meute de l’est.
– Ah, non, pas la meute de l’est, ils sont tous réacs !
– Bien, nous nous sommes compris. Pour la peine, tu me rangeras le tout nouvel arrivage de pansement et de désinfectant à l’infirmerie. On vient d’en utiliser une grande quantité.
Iseult accepta immédiatement.
C’était tout de même bien d’avoir un principal qui appartient à notre meute. Il nous comprenait. Puis, j’avais ainsi appris le prénom du prochain Sganou.
Gentiane Du Coussinet Tordu.

Journal d’une louvetelle garou II

Publié 18 septembre 2015 par Sharon et Nunzi

Jeudi 17 septembre :

Je suis à l’infirmerie : je tiens à la patte à Anatole Sganou. Le pauvre  ! Je le plains !
En fait, non, je ne le plains pas. Il vient de passer tout l’été avec ses parents, ses quatre frères, et il n’a rien remarqué ! Non, je ne parle pas non plus des fiançailles de son frère aîné – les deux premiers rejetons Sganou sont des loups garous de première catégorie – non, je ne parle pas non plus de la crise qu’a traversé la meute de l’Est pendant un mois. Non, je parle du fait que ni Anatole ni Valère ne se sont aperçus que leur mère attendait des louveteaux pour Noël ! Ne pas être observateur à ce point, c’est rare !
– C’est une excellente nouvelle ! s’était exclamé Soliflore, ma soeur aînée.
Bien sûr que c’était une excellente nouvelle. Une meute forte est une meute nombreuse – et tant pis si elle est remplie de petits Valère Sganou. D’un autre côté, Anatole ne peut ignorer que sans son frère, il n’aurait peut-être pas été secouru si rapidement – ni même secouru du tout. Valère sera sans doute un excellent atout pour la meute – les combattants retors servent toujours.
Sinon, le pensionnat est très calme. Oncle Dempsey ne s’est toujours pas remis de son duel contre le pricipal Gaël de Nanterry. Physiquement, il est indemne. Moralement, ce n’est pas cela du tout. Il faut dire que s’évanouir de trouille avant même que le combat ne commence et mettre deux heures à sortir du potage ne sont pas des faits d’armes très glorieux.
@bientôt
Gentiane du Coussinet Tordu.IMG_1384

Journal d’une louvetelle garou – II

Publié 15 juillet 2015 par Sharon et Nunzi

a Nina louve et ses 4 petits !Mercredi :

Mal dormi. Ou plutôt, pas dormi du tout. La nuit dernière, Anatole Sganou et Mathieu Chépa se sont fait enlever. Qui a été assez stupide pour attaquer notre meute, qui ? Et quand je dis « stupide », je suis encore loin du compte : il n’a fallu que quelques heures pour retrouver nos louveteaux, et une toute petite demi-heure pour mettre la patte sur leurs kidnappeurs, qui avaient courageusement pris la clef des champs. Ne cherchons pas, ce ne sont pas des garous : de vrais lycanthropes, même criminels, auraient combattu. Je les plaindrai presque, je dis bien « presque » : ils ont l’honneur d’être interrogé par le second de notre alpha, et même s’ils sortent de là en plusieurs morceaux, c’est un immense honneur !

Dès qu’Anatole et Mathieu seront remis (c’est à dire, après deux ou trois os de mouton), j’aurai deux/trois bricoles à leur dire.

Premièrement, faire croire à Valère que Mathieu est amoureux de ma soeur aînée, Soliflore, cela ne passe pas, mais alors pas du tout. Tout le monde sait, même notre principal, que Mathieu en pince pour… mais chut ! Ne trahis pas les secrets des autres si tu ne veux pas que quelqu’un trahisse les tiens. Il n’empêche : nous avons été réveillées, avec tact, certes, mais réveillées tout de même par le principal et la CPE à trois heures du matin, pour savoir si nous n’avions pas vu les louveteaux égarés. Je n’aime pas beaucoup Valère, j’ai encore moins aimé le voir dans un état pareil. Et après, Anatole dira que son frère ne tient pas à lui. Il lui doit pourtant une fière chandelle d’avoir signalé son absence en pleine nuit !

Très vite, les recherches se sont organisées, le principal a réuni tous les alphas à peu près réveillés pour tenter de les localiser. Vincent, le frère aîné de Mathieu, est arrivé complètement essoufflé, les coussinets en sang, c’est dire la vitesse à laquelle il  a couru ! Il a un magnifique pelage ! (J’ai le droit de le dire, non ? Après tout, les louveteaux sont sains et saufs). Là, notre nouveau gestionnaire s’est illustré, je ne résiste pas au plaisir de le citer :

– Il faudrait peut-être faire venir des chiens policiers, non ?

– François, lui dit doucement Gaël de Nanterry, notre principal, je mettrai cet écart de langage sur le compte de votre fracture du crâne ou de votre hypoglycémie – au choix.

– A l’heure qu’il est… ils sont peut-être … morts.

– François… »

Nous ne saurons jamais ce que le principal allait dire, sûrement un petit rappel, comme quoi quand un louveteau alpha meurt, et bien toute la meute le ressent, surtout si des proches sont là. En moins de temps qu’il ne m’en a fallu pour écrire cela, Vincent Chépa avait bondi sur le gestionnaire, l’avait roué de coups en hurlant : « je le sentirai, je le sentirai s’il était mort ». Je fus admirative. Non seulement Vincent s’est repris très vite, retrouvant toute la concentration nécessaire pour localiser Mathieu, mais il avait provoqué le maximum de douleurs en laissant le minimum de traces. Un vrai lycanthrope.

Il ne nous fallu qu’une heure d’intense effort pour trouver le lieu où ils étaient retenus (à deux cents kilomètres ? Comment les ravisseurs avaient-ils fait pour parcourir une telle distance si rapidement avec deux louveteaux endormis – parce qu’ils avaient été endormis, nos vibrations étaient formelles ?), deux autres pour que les secours se rendent sur place (« Laissez-les moi » avait dit Vincent) et ce n’est que vers midi que Mathieu et Anatole revinrent parmi nous.

Maintenant, la seule chose que j’attends, c’est que Mathieu fasse réellement sa déclaration. Ce sera amusant, et je tiens vraiment à être là.

Gentiane Améthyste-Louise Du Coussinet Tordu.

PS : grand-père est venu faire un scandale, il a menacé de nous retirer du pensionnat. Il s’est vivement disputé avec le principal. C’est allé tellement loin que mon grand-père l’a provoqué en duel. Mon grand-père, qui n’a jamais pu combattre, à cause de nos fichus coussinets tordus. Qui prendra-t-il comme champion ?

PPS : c’est oncle Dempsey qui représentera grand-père, dans un duel à l’épée contre notre principal. Quand je dis qu’avec grand-père, on est en plein moyen-âge !

PPPS : j’ai vu notre principal s’entraîner face à son cousin Kit et à sa cousine Artémise  – il a trouvé que deux adversaires en même temps, c’était plus fun. Vu la manière dont il les a désarmés, je crains que mon oncle, à qui je ne fais confiance qu’une aiguille à la main, n’ait qu’une solution : soigner son demi-tour au pas de courses.

Journal d’une louvetelle garou I

Publié 16 juin 2015 par Sharon et Nunzi

Mercred1 17 juin :

Non mais, je n’y crois pas : cet abruti d’Anatole Sganou tient un journal intime ! Lui !!! Savoir qu’il sait écrire est une immense surprise pour moi. Et je ne parle même pas de son petit frère, Valère : il n’est pas tout seul dans sa tête et je n’ai pas envie de connaître tous les habitants. Brrrrrrrrrrrr.

Grand-père a absolument voulu que nous retournions au pensionnat parce que le principal, celui qui était anti-loup garou a été assassiné, et que son remplaçant n’est autre que le fils de la patte droite de l’Alpha de la meute nord. Sincèrement, le jour où j’aurai des louveteaux, je ne les enverrai pas dans un endroit dont le principal a été retrouvé dans le coffre de sa voiture, au fond d’une mare. Certes, certes, le lieu, surtout depuis les récentes attaques, est devenu ultra-sécurisé. Certes, le tout nouveau principal pourra soigner nos coussinets tordus. Mais il y a un meurtrier en liberté et les frères Sganou !

A notre arrivée, Valère Sganou nous a offert des orties. Touchant. Nous pourrons ainsi nous préparer une infusion. Bon, Soliflore, qui lit trop de romans de sorcellerie, pense que Valère les a peut-être empoisonné. Soliflore a trop d’imagination. Comme Valère, finalement. Je les unirai volontiers, si ce n’est que je ne me sens pas l’âme d’une marieuse. Et les frères Sganou dans la famille, non merci !

Amusant de constater qu’Anatole se la joue « aîné ». Il peut difficilement le faire chez lui avec Luitpold et Jorisson, ses deux frères aînés. Luitpold est encore plus maladroit que Valère – et quand on est ingénieur spécialisation dans les nouveaux outils de propulsion, c’est rude ! Jorisson, lui, est actuellement en stage dans la meute du grand Nord – et bizarrement, il n’a pas envie de rentrer et de retrouver ses deux petits frères. Je serai néanmoins sympa, je ne révèlerai à aucun d’entre eux qu’un nouveau louveteau sera bientôt dans la famille: madame Sganou rêve d’une petite louve. Je la comprends parfaitement : moi et mes soeurs, nous sommes plus calmes que des louveteaux.

Bon, je cherche mes boules Quies : Valère me chante une sérénade.

Plus besoin de chercher : Soliflore lui a balancé un seau d’eau.

Gentiane Du Coussinet Tordu.