Je ne pouvais pas ne pas participer aux plumes pour le retour d’Asphodèle! Voici mon texte. Les mots à placer étaient : Frissonner, vide, humeur, plume, embellir, enfin, sommeil, drogué, impasse, poésie, torture, plénitude, trop-plein, youpi, énergie, absence, temps, dénuement, bol, idée, déchirement, bus, besoin, rationner, abandonné.

-Ohé, ohé, capitaine abandonné !
-Je ne la supporte plus cette chanson !
-Courage, cela ne fait que 24 fois que les louveteaux la chantent ! Dès qu’ils auront évacué leur trop-plein d’énergie, ils tomberont dans les bras de Morphée.
-Encore un copain à vous ! Et ne me dites pas que tout cela, c’est de ma faute, je-suis-au-courant.
Le nouveau professeur d’EPS du pensionnat des louveteaux s’enroula dans son sac de couchage, frissonnant, tandis que Gaël de Nanterry, directeur du pensionnat, veillait. Les cinquante louveteaux n’avaient pas sommeil !
Mais reprenons depuis le début. Les louveteaux étaient partis en vacances de mauvaise humeur – si, si. Pas de véritable course d’orientation, pas de visite culturelle, rien. Pas de bol, certains d’entre eux avaient fait passer de mauvais moments à leurs parents qui, pourtant, en avaient vu d’autres. Avec déchirement, ils avaient saisi leur plus belle plume (arraché à un aigle lors d’un combat singulier) et avaient demandé … d’ouvrir une colonie de vacances pour louveteaux. L’établissement ne semblait-il pas bien vide ?
-Ben voyons, avait dit le nouveau professeur d’EPS (c’est un peu long, je vous l’accorde… en fait, il se nomme Catarel). Et pourquoi pas un pensionnat ouvert, avec activité culturelle le matin, et sortie sportive l’après-midi ?
-Excellente idée ! avait dit Gaël de Nanterry.
-Youpi ! avaient répondu de leur côté les louveteaux sélectionnés.
Gaël s’ était porté volontaire pour accompagner la sortie. Il était accompagné par monsieur Trukenski et madame Cobert, ainsi que par monsieur Catarel et, pour la nuit, le professeur vampire de musique préféré.
-Tous dans le bus !
Pendant la route, madame Cobert avait organisé un concours de poésie et avait invité Catarel à participer – une torture !
-Je ne veux pas embellir la réalité, avait dit monsieur Trukenski. Si nous parvenons à faire enfin une sortie sans panne, sans accident de toute sorte (il en dressa la liste, je vous l’épargne), je ressentirai une profonde plénitude !
Catarel avait pâli.
Mis à part une erreur d’itinéraire (une toute petite impasse), une absence de catastrophe fut à noter. La visite du musée consacré à l’histoire lupine, formidable. Le pique-nique dans la prairie par beau temps, génial. La randonnée en forêt où les forces ne furent pas rationnées, inoubliable. Restait la nuit autour du feu de camp, et le prof de musique qui eut l’idée géniale de chanter « comme les scouts, dans le dénuement le plus complet, avec seulement ma guitare pour vous accompagner ».
-Il est drogué ou quoi, le prof de musique? avait demandé Catarel, alors qu’ils entonnaient tous en cœur En rouge et noir, pour la dixième fois (oui, ils avaient changé de chanson).
-Il vous a entendu, commenta Gaël. Heureusement, il n’a pas les crocs.
Il laissa Catarel méditer cette phrase.