Arthur Saint-Georges, chef d’escadre, et Ruby, chevalière-dragon, se sont lancés à la poursuite de Boulduc, dragonneau un peu maladroit (si vous avez des doutes, demandez aux louveteaux). Pendant ce temps, Anaïs Blanc-Fer fulmine. Légèrement.
– Arthur Saint-Georges, tu finiras seul, entouré de tes dragons ! criait Anaïs Blanc-Fer sous le regard… et bien, totalement indifférent, voire blasé, de Fabien, le chef-soigneur, qui était en train de grignoter un sandwich, assis sur le banc de la sellerie. Elle se laissa lourdement tomber à ses côtés.
– Je comprends qu’il n’ait aucune femme dans sa vie !
– Ah chi, dit Fabien, mâchouillant toujours. En tout cas, il a eu.
– Comment !!!!????? (IL faut au moins ce nombre de point pour justifier de la stupéfaction d’Anaïs).
– Sinon, comment seraient nées Emeraude et Arabelle, ses jumelles ? Je ne pense pas que ce soit une dragonne qui les ait livrées, surtout qu’elles ressemblent beaucoup à leur père – surtout Arabelle.
– ????!!!!!
– Pour en savoir plus, il faudrait demander à Antoine Mâchefer mais…. J’ai l’impression que ce n’est pas vraiment le moment.
Par la grâce de l’écriture, nous pouvons cependant nous projeter vingt-deux ans en arrière. Antoine Mâchefer est à deux doigts de craquer. Dans ses bras, Emeraude, qu’il berce activement. Dans le berceau,Arabelle, qui fait ses dents et qui pleure elle aussi – vive les berceaux à bascule. Elspeth l’avait appelé ce matin, elle n’en pouvait plus – et c’était de plus en plus fréquent. Elle avait besoin de « prendre l’air », loin de la dragonnerie et de ses jumelles – cependant, même si elle ne supportait pas les chevaliers-dragons, elle savait bien les joindre quand elle avait besoin d’une nounou pour ses jumelles de six mois. Arthur était en mission sur le front ouest depuis deux jours, et sa mère veillait déjà sur la soeur d’Arthur, toute jeune maman et bien…. de jumelles également.
Antoine trouvait tout de même que le temps était long. D’habitude, Elspeth s’absentait une heure – pas une après-midi toute entière. Les filles commençaient sacrément à avoir faim et….
– Ah, te voilà !
Non, ce n’était pas Elpseth qui revenait, mais Luke, homme d’armes de son état et autre ami d’Arthur, qui venait prêter main forte – lui savait préparer un biberon !
Le soir était venu. Il fallait bien se résigner à prévenir Arthur !
Il rentra pendant la nuit, plus inquiet pour ses filles que pour Elspeth. A juste titre : elle devait lui envoyer un message dès le lendemain, pour lui signifier qu’elle le quittait – définitivement. Etre la femme d’un chevalier-dragon, ce n’était pas pour cela qu’elle l’avait épousé, lui un …. et bien un chevalier dragon.
IL n’y a pas que les loups-garous qui soient remplis de contradiction.