Prendre mes frères en photo, c’est compliqué.
Voici donc des photos de mon frère Cacao et de ses amies :
et voici ses amies Bahia (on aperçoit les pattes de Paprika) :
Voici une série des meilleurs montages faits ce matin pour Chablis par Sharon :
Le rose lui va bien.
Le bleu aussi – rappelons que Chablis est un male, même s’il est stérilisé depuis douze ans.
Avec des fleurs, c’est sympa aussi.
Nous sommes actuellement en train de poursuivre notre sieste commune. Ces moments où nous nous entendons bien sont rares.
Bonne journée à tous.
Sharon s’est encore essayé à faire des montages de nos photos les moins pires.
En voici quelques-uns :
Vous reconnaitrez Tamara, Rodéo et Framboise.
En voici un autre, qui m’est consacré :
Vous reconnaitrez Chablis, qui dort :
et même Lassie. La photo a six ans, j’ai l’impression qu’elle a rajeuni depuis :
Voici ma participation aux plumes à thème d’Asphodèle. Pour ce défi, nous devions rédiger un quatrième de couverture. J’ai choisi, une fois n’est pas coutume, de donner un coup de patte à Sharon. Les mots à placer sont départ – salle – téléphone – heure – désir – impatience – minute – frustration – déçu – enfant – pandémonium – liste – angoisse – patience* – espoir – stupeur – galop – gifle – gigantesque.
V comme vampire
Bonjour. Je suis le docteur Silas Chépukoi et si vous avez ce livre entre les mains, je vous prierai de le reposer immédiatement. Je comprends votre désir et votre impatience de découvrir cette histoire au titre si alléchant, je conçois que vous soyez déçu, je peux même percevoir votre frustration, cependant, je vous en conjure, posez ce livre ! A moins que vous ne soyez dans la salle d’attente pour une visite guidée du Pandémonium, départ dans trois minutes, je puis vous assurer que rien ne saurait être plus douloureux que cette lecture.
Vous y trouverez en effet vos pires cauchemars :
– des vampires névrosés, qui prennent rendez-vous à toute heure du jour et surtout de la nuit, ou pensent que vous dormez avec le téléphone sous l’oreiller,
– des loups-garous qui perdent leurs poils sur le canapé de votre salon,
– des louves dont le seul désir est de vous piquer votre petit copain et d’avoir des louveteaux des enfants avec lui,
– des combats prodigieux, gigantesques, titanesques,
– des Trolls lancés à la vitesse d’un cheval au galop sur leurs adversaires, capables de les propulser dans la stratosphère d’une seule gifle.
Si cette liste ne vous a pas plongé dans des abîmes d’angoisse et de stupeur, j’ai espoir que mon dernier argument fera mouche : reposez-le à la minute ou je vous colle un procès pour atteinte à ma vie privée ! C’est mon histoire et celle de mon compagnon, le brillant vampirologue Gaël de Nanterry qui est racontée dans ce livre !
Mon résumé : Benjamin, le cousin de Guillaume Berthier, est hospitalisé depuis deux jours. Toujours accusé d’un double meurtre, il a été grièvement blessé dans sa cellule. Et si Guillaume en sait un peu plus sur la mort de Lucie Lambert, il bouillonne toujours de rage.
J’avais même sacrément envie de pousser des hurlements. Une journée passa, puis deux. La troisième nuit, Rufus se leva :
– Je ne suis resté là sans agir. Je rentre dans la chambre de Benjamin.
– Et si vous vous faites prendre ?
Le trou noir qui suivit rappela à mes bons souvenirs qu’un vampire sait hypnotiser, paralyser, suggérer, des tas de choses bien utiles en l’occurrence. Quand je revins à moi, je tenais un gobelet de café à la main.
– J’aurai dû vérifier plus tôt. Nous n’avons pas un agresseur mais deux. Votre cousin a servi de … d’entraînement à un vampire nouveau-né.
Je sortis en trombe et éructais quelques gentillesses, dans le style : « mais vous ne vous connaissez pas tous, dans la communauté vampiriques ? » ou « comment deux vampires peuvent rentrer dans un commissariat sans se faire remarquer ? »
– Exactement de la même manière que je suis allé chez Hectoria de Magny. Nous n’aurions pas survécu aussi longtemps si nos capacités n’étaient grandes. Croyez-vous que je reste à vos côtés pour mon plaisir personnel alors qu’Imogène n’est pas là ? Seul un vampire peut reconnaître un autre vampire, et je n’ai guère envie qu’ils viennent finir le travail, quitte à prendre un dessert en prime !
Mon résumé : Guillaume, aidé d’Imogène et de Rufus, cherche un moyen, une piste, n’importe quoi pour tenter d’innocenter d’un double meurtre son cousin Benjamin. Alors qu’ils n’ont strictement aucune piste, même avec la présence d’Angélique de Nanterry, fantôme bicentenaire, Guillaume apprend que Benjamin aurait tenté de se suicider.
Chapitre 25 :
Et l’attente commença. Longue, insupportable, avec Imogène à porté de voix pour m’écouter. Au cas où j’aurai eu envie de parler. Dans une situation pareille, il faut écouter les gens, et non imaginer les consoler avec de petites phrases toutes faites.
Si j’avais su à ce moment-là que le commissaire Dravet avait eu droit à la réprimande de sa vie, je ne me serais pas senti mieux, non. Et pourtant, le juge en charge du dossier avait demandé des comptes, exigé de savoir comment le jeune homme placé en garde à vue avait pu s’ouvrir les veines de manière aussi spectaculaire.
– Je vous assure, balbutia Nicolas Dravet, qu’il a été fouillé. Je ne sais pas du tout comment il a pu se procurer un objet tranchant.
– Ni comment le susdit objet a opportunément disparu avant l’arrivée des secours ? Je vous préviens, Dravet, l’IGS vous rendra une petite visite dans la journée et je pense que ses enquêteurs trouveront une explication à cette tentative de meurtre.
– Attention, monsieur le juge, et Dravet monta sur ses ergots, je réponds de mes hommes comme de moi-même. Benjamin Berthier s’est suicidé et cette tentative sonne comme un aveu !
– Puis, après avoir sombré dans le comas, il s’est relevé, a ouvert la porte de la cellule, a jeté l’arme avec laquelle il s’est entaillé les veines si loin qu’on ne peut la retrouver ! La situation ne serait pas aussi tragique, je rirai devant tant d’absurdité. Trouvez d’autres arguments, Dravet, ne serait-ce que pour expliquer ces étranges plaies ! Ce Benjamin a une résistance à la douleur à toute épreuve, pour s’être ouvert quatre veines différentes.
Le juge d’instruction, j’allais en faire sa connaissance dans la salle d’attente de l’hôpital. Pour l’instant… Benjamin avait reçu une transfusion abondante. Les médecins réservaient leur pronostique. Mon seul avantage est que j’avais une idée assez précise de l’agresseur, ce mystérieux vampire qui avait été aperçu par Angélique en compagnie de Lucie Lambert.
– Je croyais, mon cher Rufus, que les vampires ne tuaient pas.
– Votre cousin est en vie, en sale état mais en vie. Vous pourriez remercier Dravet qui a appelé les secours en urgence et mon compatriote qui ne l’a pas complètement saigné. Je sens votre colère, Guillaume, et j’ai une nouvelle d’importance à vous annoncer.
-Ah, oui ? Vous allez me prêter un pieu pour que j’extermine celui qui a voulu tuer Benjamin ?
– Non. D’abord parce qu’un pieu dans le coeur ne tue les vampires que dans les films. Ensuite, parce que je sais pourquoi on a tué Lucie Lambert, grâce à Angélique. –
– Ah, oui ?
Rufus ne releva pas la profondeur et la richesse de mon vocabulaire. Il énonça posément :
– Lucie Lambert a été tuée parce qu’elle était stupide. Elle a tenté de faire chanter le meurtrier de la première victime. Elle n’a pas reçu le paiement qu’elle désirait.
Restait à trouver comment remercier un vampire autrement qu’en lui donnant des conseils pour séduire une clerc de notaire écossaise et chasseuse de fantôme. Bizarrement, je n’avais pas le coeur à ça actuellement.
Il fait beau, le printemps est là, je prends mon petit déjeuner composé de croquettes Ultima pro plan absolument immondes. J’ai essayé de négocier, mais pour des raisons évidentes (difficile pour moi de faire les yeux du chat Potté) et d’autres qui le sont moins (il paraît que Sharon apprécie peu les réveils en fanfare à quatre heures du matin), je dois me contenter de ses croquettes un peu fades à mon goût.
Il en est une qui a droit de manger tout ce qu’elle veut, ou presque, c’est elle, Urgente de Longuemare, âgée de 29 ans :
Les photos ont été prises ce matin. Urgente est en train de mâcher une carotte en toute discrétion.
Il faut dire qu’elle a passé la nuit dans la cour de la maison, en dehors de son pré, et qu’elle ne semble pas pressée de regagner ses pénates.
Ce matin, elle était même sur la terrasse.
Je vous laisse; je crois qu’elle réclame à nouveau des carottes.
Elles sont revenues ! Qui ? Mais les plumes ! Voici ma participation de la semaine. Les mots à placer sont : blancheur – doute – débauche – enfance – pureté – accuser – angélique – temps – diablotin – naïveté – mensonge – fredonner – fastueux – flaque.
Mon résumé : remis sur pied, le commandant Guillaume Berthier cherche à prouver l’innocence de son cousin Benjamin, accusé d’un double meurtre. Surtout, il entend bien ne plus jamais entendre parler de fantômes, vampires, diablotins et autres loups garous.
– Guillaume, je ne veux pas paraître grincheuse, cependant tu m’avais dit que tu souhaitais reprendre pied « dans la vie réelle ». Et là, subitement, j’ai un doute. Je tiens simplement à te signaler qu’il est 22 h 30. Il fait nuit, il pleut, et un vampire auquel tu as prêté des vêtements me tient un parapluie pour que je ne prenne pas froid ! Tout cela, pour rechercher les vibrations laissées par la victime sur la scène de crime !
Un bruyant éternuement interrompit la diatribe d’Imogène. Chevaleresque, Rufus lui tendit un mouchoir d’une blancheur irréelle. A sa décharge, elle arpentait les rues avec moi et Rufus depuis plus de quatre heures. Si le corps de Lucie Lambert, actrice principale de l’œuvre qui était montée au théâtre de l’Ombre, avait été retrouvé dans le coffre de la voiture de mon cousin, en revanche la scène de crime initiale restait un mystère. Les enquêteurs avaient perquisitionné avec soin le domicile de la victime, le domicile de Benjamin, coupable désigné par la vindicte du commissaire Dravet, même le théâtre, rien. Devant ce fastueux néant, je n’avais d’autres choix que de me laisser guider par mes dons, conjugués à ceux de mes deux acolytes, qui pour l’instant, essayaient surtout de ne pas marcher dans les flaques. Mâchoires contractées, je ne ressemblais pas à un commissaire de police, plutôt à… IL fallait bien le reconnaître, à un bouledogue hargneux. Je me disais même qu’il était heureux que je sois guéri de ma phobie cinophile quand…
– Vous ne sentez rien ?
– Mon cher Guillaume, répondit Rufus, si je vous disais tout ce que je sens, vous risqueriez de sombrer à nouveau dans un de ces sommeils profonds dont vous avez le secret. Voici une centaine d’années, cette maison, et il désigna d’un ample geste du bras un pimpant immeuble, était un lieu de débauche.
– Ne me dites pas que vous pouvez le sentir ! s’exclama Imogène.
– Votre faible naïveté me touche. Si, si, c’est un compliment. Vous n’avez pas totalement perdu la pureté de l’enfance, mais vous refusez de vous en laisser conter. Effectivement, je ne le sens pas. J’ai simplement fréquenté cette maison.
Pour des raisons de bienséance, je me refuse à retranscrire les invectives qu’adressa Imogène à Rufus. Puis, si elle savait ce que je pense, à savoir qu’elle est en train de vivre le début d’une grande histoire d’amour avec lui, elle serait capable … Non, je n’ai pas le temps de l’imaginer, car je l’aperçus. Elle dont j’espérais ne plus sentir la présence.
– Angélique !
Enfin, plutôt son fantôme, puisqu’Angélique de Nanterry a été assassinée en 1815, ou 1816, je ne me rappelle plus très bien. Elle fredonnait un air très doux, du temps jadis, et sursauta quand elle vit trois paires d’yeux braqués sur elle.
– Oh, c’est vous ! Je suis ravie de vous revoir, surtout maintenant que mon assassin a été identifié. Je me sens beaucoup mieux.
– C’est vrai, grinçai-je en direction d’Imogène, que vous ne m’avez jamais révélé son identité.
– Imogène d’Arcy, dit Imogène.
Je bondis.
– L’aïeule à qui je dois mon prénom. C’est elle qui a tué la jeune femme qui est devenue le charmant fantôme que nous avons devant nous. Et si vous me dites que c’est un mensonge, je vous plante là, et je rentre chez moi.
– Mais pourquoi ?
Elle ne me répondit pas, un vigoureux éternuement l’en empêcha. Rufus lui tendit un second mouchoir, tout aussi impeccable. A croire que…
– J’ai été magicien au siècle précédent.
Qu’il lisait dans mes pensées.
– Oh, un vampire !
Angélique était toujours remarquable, pour ses interventions marquées au coin du bon sens et de l’ évidente inutilité.
– C’est la deuxième fois que j’en vois un cette semaine. Je ne sais pas ce qu’un oracle en penserait. Comme je suis déjà morte, il ne peut rien m’arriver de pire, non ?
Elle progresse !
– Un vampire avez-vous dit ? A quoi ressemblait-il ?
Rufus semblait très intéressé, et même inquiet, à ma grande surprise.
– Pour moi, vous vous ressemblez tous ! Même si je n’en vois pas souvent.
– Et la jeune femme, dit Imogène, est-elle sur la photo ?
Imogène avait pris la précaution de se munir de la photo de la troupe du théâtre de l’Ombre. Sans presque une hésitation, Angélique désigna Lucie Lambert.
– Ne me dites pas qu’il lui est arrivé quelque chose.
– Presque rien, et je lui racontai.
– Quel légiste s’occupe d’elle ?
Je n’en avais aucune idée. Depuis que j’ai quitté la ville pour Dijon, je n’avais plus de contact avec l’institut médico-légal, négligeant même Bérénice de Nanterry, ma vieille amie.
– Si elle s’appelle Clélie de Raréville, vous pouvez avoir pleinement confiance en elle, c’est ma descendante directe.
Je ne me sentais pas forcément rassuré par cette nouvelle. Légiste… elle était forcément moins gourde que son aïeule.
– La dernière fois que je les ai vus… je veux dire, le vampire et votre amie, ils allaient dans cette rue.
Ni une ni deux, je prenais cette direction, n’écoutant pas Imogène me disant que je me jetai tout droit dans la gueule du loup.
Le téléphone vibra à trois heures du matin, pour m’apporter une mauvaise nouvelle de plus. Benjamin, mon cousin, avait été transporté à l’hôpital, dans un état critique. Il aurait tenté de mettre fin à ses jours. Aurait. Qu’avait-il bien pu se passer dans la cellule du commissariat ?
Je ne suis pas seule chez les félins normands, il y a aussi… Framboise, et sa soeur jumelle Tamara.
Tamara va bien.
Framboise, elle, a fait une réaction allergique à des croquettes d’une marque inhabituelle (les magasins ont eu des ruptures de stock à cause des intempéries voici un mois). Elle n’est pas comme moi, elle a perdu beaucoup de poils, ce qui a fragilisé son épiderme.
Son traitement se termine aujourd’hui, et les poils repoussent un peu.
Voici une photo où ses soucis ne se voient pas – mais son caractère joueur si.
Tout est dans le titre :aujourd’hui, Chablis a treize ans.
Il est en train de prendre son second petit déjeuner chez notre voisin.
Voici quelques-unes de ces plus belles photos, prises récemment :
Il était en plein sommeil, Sharon lui a mis son portable sous le nez, il n’a pas pas bronché.
Il peut aussi nous montrer son meilleur profil :
IL est aussi capable de dormir dans des positions acrobatiques.
et d’être au centre de très beaux montages :
Bon anniversaire Chablis ! Je suis généreuse aujourd’hui, je te laisse toute la couette. Oui, je sais, c’est la tienne, mais j’aime bien la prendre. Chablis vient en effet de rentrer de sa promenade matinale, et il s’apprête à se livrer à son activité préférée : la sieste.