Carnet du grand écrivain – 33

Publié 13 avril 2019 par Sharon et Nunzi

Petite reprises des carnets du grand écrivain. Mais, en cette période de vacances scolaires, je n’oublie pas les aventures de Guillaume Berthier.
Petit rappel : Emma et Hippolyte observent la ferme où est morte Emma, des décennies plus tôt. Elle a été rachetée, transformée en maison d’hôte par les descendants de Guillaume, qui était garçon de ferme quand elle y était cuisinière. Lui aussi est revenu, bien vivant et il fait quelques révélations à son petit-fils.

– Qu’est-ce que tu veux dire ?
– Exactement ce que j’ai dit. Un meurtre a été commis ici.
Guillaume aurait bien précisé : pas qu’ici, mais c’était largement suffisant.

Et Emma, pendant ce temps, ou plutôt son fantôme, on l’aurait presque oublié. Elle s’agitait, elle ne voulait pas y croire, elle hurlait littéralement : « je n’ai pas été assassinée, je le sais, non ?
– Vous, oui. Lui, peut-être pas. Je vous rappelle que votre mort a dû leur sembler inexplicable.  »

Guillaume continuait, sans se préoccuper des esprits tournoyant autour de lui, sans se préoccuper aussi des exclamations de ses petits enfants.

– Deux, si je compte madame Gamelin, la femme de mon employeur. Mais elle n’a pas été tuée ici.

Tiens, l’une des pintades – Amélie, en l’occurrence – était capable de parler d’une voix aigre. Elle lui demandait de cesser ses « fariboles ». Etienne haussa le ton, lui disant qu’elle ne devait pas parler à son grand-père ainsi.

– Emma était bien plus jeune que vous quand elle a été assassinée ici, dans cette maison. Vous n’y étiez pas ! Je ne visiterai pas vos chambres, je n’ai pas envie de les revoir, vous avez été capables de les refaire à l’identique.
– Les allemands étaient..
– Ce ne sont pas des allemands qui ont causé sa mort, coupa vertement Guillaume. Ce sont aussi des français qui ont pillé la ferme, et d’autres habitations alentours – même si cela ne se fait pas de le dire, n’est-ce pas ? Je ne suis plus suffisamment croyant pour espérer qu’elle ait trouvé le repos : même sa tombe a été dévastée par les bombardements de 44.

Il reprit, dans un souffle :

– Je suis content, Etienne, que tu aies trouvé ta voie. Pour ma part, je ne rentrerai plus dans cette maison. Impossible.

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