Chère Piper,
je te rassure, ton grand frère va bien. Le grand écrivain écrit, et il n’ennuie personne. A vrai dire, cela fait tellement longtemps qu’il est charmant, c’est à dire depuis qu’il a officiellement renoncé à l’écriture que j’en viens à m’interroger sur les voies de l’écriture !
Guillaume, par contre, je ne l’ai jamais vu ainsi, jamais, et pourtant, je l’ai croisé à chacune de ses blessures, ce n’est pas peu dire. Il m’a assuré que c’était différent. La plupart, assure-t-il, était reçue dans l’exercice de ses fonctions, c’est à dire en pleine opération policière. Les risques du métier, répéta-t-il. Il rentre dans cette catégorie les fois où il s’est malencontreusement blessé lui-même en poursuivant un suspect, chutant et ratant sa réception. Là, c’était différent. Il se promenait dans la forêt, et c’est bien lui qu’on visait !
Il a été interrogé par un collègue, qui lui a demandé ce qu’il faisait là, sur les lieux d’un crime.
– Je me promenai, comme beaucoup de personnes dans cette forêt, et le crime auquel vous faîtes allusion n’est pas récent.
– Qui était au courant ?
– Personne. Je vais souvent me promener sur un coup de tête.
Tu noteras comme moi que les promenades sur un coup de tête ne lui réussissent pas, Guillaume s’est bien gardé de parler de son agression au Tas de pierre par un chasseur de vampires, cela aurait fait plus que bizarre ! Pour l’instant, ils « ne privilégient aucune piste », ce qui veut dire qu’ils n’ont pas grand chose. Ils ont tout de même jeté un coup d’oeil chez les Raréville et les Asmodée, les deux charmants châtelains qui crèchent de chaque côté de la forêt. j’espère que tu te souviens d’eux, parce que moi, je les avais complètement oubliés. De ce côté là, chou blanc aussi, ils ne possèdent pas d’armes.
Sur ce, je te laisse, il est l’heure d’aller promener Winston.
Je t’embrasse,
Percy.