Nous n’avons pas participé depuis longtemps, et écrire un poème en ce moment, ce n’est pas facile. Nous vous proposons donc aujourd’hui ce sonnet de Du Bellay, extrait des Regrets. Il s’adresse au poète Ronsard.
Si celui qui s’apprête à faire un long voyage
Doit croire celui-là qui a jà voyagé,
Et qui des flots marins longuement outragé,
Tout moite et dégouttant s’est sauvé du naufrage,
Tu me croiras, Ronsard, bien que tu sois plus sage,
Et quelque peu encor (ce crois-je) plus âgé,
Puisque j’ai devant toi en cette mer nagé,
Et que déjà ma nef découvre le rivage.
Donques je t’avertis que cette mer romaine,
De dangereux écueils et de bancs toute pleine,
Cache mille périls, et qu’ici bien souvent,
Trompé du chant pipeur des monstres de Sicile,
Pour Charybde éviter tu tomberas en Scylle,
Si tu ne sais nager d’une voile à tout vent.
Oui, il en était revenu quelque peu dégoûté de son séjour à Rome : « Plus mon petit Liré que le mont palatin… »
Oui, il n’a pas obtenu ce qu’il désirait, là-bas.
Sharon a souvent fait étudier ses sonnets à ses élèves.
J’aime cette leçon du cadet à l’aîné (l’âge évoqué tout en délicatesse) pour qu’il ne tombe de Charybde en Scyll(e)a… On sait nous, que la roche tarpéienne n’est jamais loin du Capitole, surtout en ce moment ! Merci pour ce sonnet que je n’avais « donques » point lu depuis de nombreuses lunes ! 😆
Aïïïe, déposer un commentaire après les deux Aminautes lettrées, ça tient de la prouesse, Sharon & Nunzi 😆
Et pourtant comment ne pas bien parler de ces deux Poètes ?
Je choisis le parti de ne rien dire 😉 et Natty celui de ne pas miauler 😉
Pourtant, ma mémoire se réveille et me berce de vers mé-lo-di-eux 😆
Gros bisous et mille caresses
So’N & Natty
Que de souvenirs comme dit Claudia et « Plus que l’air marin la douceur angevine. Merci pour ce classique. »