Des mots, une histoire 107

Publié 28 juin 2013 par Sharon et Nunzi

DesMotsHistoire

Voici ma participation à des mots, une histoire, organisé par Olivia.

Laissons Guillaume à Paris, faisons quelques sauts de puce jusqu’en Ecosse. Du côté d’Inverness, se tient la réunion bimensuelle du club de lecture, présidée par quelqu’un que nous connaissons déjà, Perceval McKellen, l’oncle d’Imogène d’Arcy.

          Qui a eu l’idée de ce club ? pesta l’un de ses membres, Robert Stephens, 65 ans.

          Moi ! dit Joseph Perry, 67 ans.  Nous avions déjà le club de bridge, le club de scrabble, les cornemuses et nous n’étions pas très crédibles en club douceurs et desserts.

          On n’aurait peut-être pas dû essayer de donner le change en fabriquant un chewing gum artisanal, qui s’est révélé impossible à mâcher, commenta Perceval avec fatalisme.

          Moi, je trouve ça plutôt drôle, s’exclama Paul, à qui l’on avait renoncé depuis longtemps à demander l’âge. Pourquoi faire autant de mystères autour de notre publication ? Vos familles savent que nous sommes des chasseurs de fantômes et que nous  nous réunissons pour partager nos expériences.

          On ne sait jamais ! Si elles étaient interrogées, elles n’auraient pas à mentir. On ne peut pas être inquiété pour quelque chose que l’on ne sait pas, je l’ai lu dans un de ses fichus bouquins que j’ai dû parcourir pour ce fichu club !

          Interrogées par qui ? La CIA, le FBI, le MI 6 ?

          Nous pensons plutôt à des vampires, précisa un des membres les plus discrets de cette assemblée. Il est difficile de leur résister.

          A moins de s’appeler Imogène et d’être ta fille, mon cher Arthur, bougonna Robert.

          Il faudrait tout de même travailler notre crédibilité en matière de choix de livres. Qui croirait que nous lisons Les gommes de Robbe-Grillet ou  Journal secret de la libération !

          – Quoique… Si je tenais l’auteur de Comment tondre une brebis galeuse galloise, je lui dirai à quel point il ne connait rien aux moutons !

Le silence s’installa. Arthur d’Arcy ne se voyait pas révéler à son beau-frère que le livre n’avait rien à voir ni avec les moutons, ni avec le pays de Galles.

          Ou alors, suggéra Paul, nous pourrions fonder une version masculine du club des Harpies ! Je me demande ce qu’elles peuvent bien y faire. Quand même pas rédiger une version féminine de la gazette des chasseurs de fantômes ?

Pas vraiment.

Meg Fraser, qui était loin de se douter que son club de dégustation de thé avait été rebaptisé ainsi, avait réuni ses trois meilleurs amies pour goûter un thé au coquelicot qu’elle venait tout juste de découvrir. Et ce n’était pas leur unique sujet de conversation.

          Mon petit-fils s’est amouraché de Prunelle d’Arcy (note de l’auteur : sœur cadette d’Imogène).

Maggie Stephens (épouse de Robert, voir plus haut), Harriet Perry (sœur de Joseph, voir plus haut) et Margareth Torvaren (ne rien voir plus haut) gardèrent un silence prudent. Meg détestait Piper d’Arcy depuis tellement longtemps qu’elles étaient bien incapables de se souvenir quand avait débuté cette détestation. A vrai dire, elles n’étaient même pas sûres que Meg ne détestait pas Piper de naissance.

          Si cela peut te consoler, mon fils s’est amouraché d’Amaryllis d’Arcy (note de l’auteur : sœur jumelle de la précédente).

          Et bien non, cela ne me rassure pas ! Tu ne m’ôteras pas de l’esprit de Piper a conçu un plan à grande échelle pour s’allier aux plus prestigieuses familles écossaises !  (Note de l’auteur : Piper aurait beaucoup ri en entendant cette conversation).

          Julia vient de se fiancer, annonça Margareth Torvaren.

          Félicitations, dirent en chœur ses trois amies.

          Avec son professeur de Pilate. Lui avoir appris à s’étirer correctement ferait de lui un bon mari et le père idéal de ses enfants.

Elles burent toutes une gorgée de thé.

          Et Richard ? Toujours célibataire ?

Quatre mots, beaucoup de perfidie.

          Il … progresse. Avant… quand il recevait un … ami, je demandais à la femme de chambre de préparer une chambre. Son dernier ami en date partage son lit. Richard m’a expliqué qu’il ne servait à rien de multiplier les draps sales. Encore quelque temps, et il sortira du placard.

Plus un mot ne fut échangé. Bientôt, on entendit plus que le bruit des tasses et des petites cuillères. Harriet Perry se demandait tout de même comment ce pauvre Richard avait pu se retrouver enfermé dans un placard.

13 commentaires sur “Des mots, une histoire 107

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